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Le studio au service du musicien

mardi 23 septembre 2008

Progrès observés par ou chez les élèves dans leur jeu musical :

1) Compréhension chez la plupart d’entre eux de ce que voulait dire « s’écouter  ». La réécoute, l’écoute en aveugle fait ressortir ce paramètre de manière flagrante pour tous. Le casque est un outil idéal, les jeunes remarquent le confort de concentration que le mixage général envoyé directement aux oreilles facilite.

2) Rapport entre geste et son, et construction de son son, découverte du son de son instrument de l’extérieur, envie de le modifier. Nous insistons sur ce rapport àconstruire en premier entre ce qu’on joue et le son qu’on produit. Même pour les pianistes, on remarque des différences de jeu, l’utilisation de la pédale, la finesse des attaques et des contrastes entre elles.

3) Analyse de sa propre production, avec affinage des exigences. Remarque intelligente sur le fait que c’est plus facile àfaire pour les autres que pour soi, puisqu’on revit encore le morceau de l’intérieur, on vérifie que les effets proposés donnent le résultat escompté au milieu des autres musiciens mais aussi sur le spectateur.

4) Gestion du stress et de son émotion face àun acte d’enregistrement. La deuxième prise en voix séparée était de nettement meilleure qualité dans l’ensemble, grâce àla première réécoute et son analyse. Chez tous, on a noté une envie de faire mieux, et pas seulement en justesse ou respect du rythme, la deuxième fois. Le « mieux  » n’étant alors pas très clair encore pour tous.

5) Apprentissage d’une écoute critique face aux conditions de production d’une œuvre musicale enregistrée. Découverte de termes techniques et de ce qu’ils recouvrent, mais aussi prise en compte de la notion d’espace, de placement, et de l’aspect expressif d’une prise de son. Un travail plus long sur le mixage aurait permis d’aller plus loin qu’une simple intuition naissante, et surtout de s’en assure chez chaque jeune.

6) Libération progressive dans l’improvisation grâce aux conditions professionnelles de production. Le plaisir d’être seul en studio, relié au monde extérieur par un casque, tous étant complètement concentrés sur ce qui va être produit avait l’air d’avoir un effet stimulant, voire responsabilisant. Les excellentes conditions de transmission du son, qui les a étonné, a permis de s’immerger dans l’univers musical de Duke Ellington, et de se laisser aller àjouer avec lui.

7) Sensibilisation àl’écoute de la place du son, de l’homogénéité àla création d’espace grâce au placement par rapport au micro et au travail de mixage sur les effets.

8) Conscience de la nécessité de savoir créer une oreille extérieure pour mettre en valeur en public sa production musicale. (réflexion immédiatement appliquée dans le travail de mise en espace esquissé sur un autre projet)