L'apprentissage musical par le mouvement : la caméra vient mettre son nez dans les expérimentations des apprentis musiciens et de leurs professeurs - À vous de jouer

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L’apprentissage musical par le mouvement : la caméra vient mettre son nez dans les expérimentations des apprentis musiciens et de leurs professeurs

Quatre groupes d’enfants qui travaillent tous les mercredis matin avec Mina et Chloé se sont retrouvés ce samedi 4 février pour des séances de 2h30.
Les deux enseignantes travaillent en étroite collaboration, mais les enfants ont souvent des difficultés à faire des liens entre les choses apprises ici ou là, alors ce petit stage était l’occasion pour eux de travailler sous la direction des deux professeures réunies, de comprendre que les exigences des deux se rejoignent, de se donner du temps, et de donner à voir. La caméra, discrète, intégrée au travail, a cherché à capter les beaux moments de musique, les corps qui se délient, les instruments qui s’ajustent au corps et à la pensée des apprentis-musiciens.

Les conditions climatiques extrêmes nous ont facilement servi de transition vers la Sibérie et la Russie qui sert de décor au conte de L’Oiseau de Feu que nous explorons avec les plus jeunes.

Marcher dans la neige gelée, s’endormir sous un sarcophage de glace, mettre en musique le vent déchaîné dans la toundra ne demandait pas beaucoup d’imagination. Nous avons exploré les mouvements qu’on peut faire en jouant, malgré ou autour de l’instrument, les mouvements imités par le son, avons travaillé l’écoute en mouvement, la conscience du groupe au service duquel on se met et qui doit réagir comme un seul corps.
Le travail a été concentré. L’écoute des autres lors du jeu instrumental (élément fondamental et si difficile à obtenir d’élèves aux prises avec les difficultés de l’apprentissage technique) est assez impressionnante chez de si jeunes musiciens.
Comme prévu, nous avions imaginé trop d’exercices pour le temps imparti, et il faudra continuer lors de la prochaine rencontre pour faire aboutir ces petits moments de musique. Le conte aide les enfants à exprimer des émotions, imaginer du mouvement, donner du sens à ce qu’ils entendent ou produisent.

Le deuxième groupe travaille lui aussi sur l’implication corporelle de celui qui joue, sur le sens qu’il donne à sa musique, qu’il soit relié à une expression ou à un verbe d’action.

Nous avons travaillé l’écoute du groupe, la directivité de l’oreille, le mouvement des improvisations qui agissaient sur les danseurs. Originaux, à l’aise dans leurs mouvements quand on les y pousse, les enfants ont fait montre d’une belle capacité à s’approprier les consignes pour en faire quelque chose d’investi. De beaux moments de musique libres en sont sortis, ainsi que de très chouettes scènes de connivence pré-artistique. Nous avons aussi abordé la pulsation dans laquelle doit s’inscrire le mouvement et la musique. Le but étant qu’elle devienne sous-jacente à toute expression musicale de l’enfant. Les prémices de ce travail ont été très intéressantes.
Là encore, nous n’avons pas pu aller au bout de notre programme, trop fourni.

Nous sommes tous pleinement satisfaits de cette rencontre et enthousiastes du partage entre professionnels de cette expérience pédagogique.

Merci à Marianne pour sa présence efficace, à Franck Na, cinéaste, qui prend le temps de réfléchir avec nous à la réalisation du documentaire, aux directions que nous prenons, à l’analyse des séquences déroulées.
Rendez-vous le 12 mai pour la suite de l’aventure...