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Cordes en Automne
Samedi 8 décembre
samedi 1er décembre 2012, par
Cordes en Automne, samedi 8 décembre
Beaucoup de cordes ont résonné cet été en Ardèche, au début, avec le festival du quatuor Debussy, et à la fin, avec le stage du Mas de Marquet organisé tout aussi traditionnellement par Fabienne, notre professeur de violon. Et après ces moments festifs, c’est la rentrée avec la tristesse mélancolique de l’automne. Les grands musiciens sont partis... il reste les petits !
Et que font les cordes, en automne ? Elles se réunissent en cachette dans des moulins ou des caves (ou des salles de conservatoire) pour se raconter leurs fêtes estivales. Bons ou mauvais souvenirs, à vous de le lire sur leurs visages ou dans leurs notes !
Mais reprenons tout depuis le début. Un quatuor à cordes, c’est 16 cordes réparties sur 4 instruments, 2 violons, un alto et un violoncelle.
Le violoniste, par force, doit être brillant, virtuose et avoir du caractère. Les spectateurs de ce soir ont eu l’occasion de réaliser ce que ces mots veulent dire dans les doigts des élèves du Conservatoire du Tricastin...
Le 2è violon sert à remplacer le premier quand il est trop fatigué, trop stressé ou a envie de boire un coup... Non, c’est une plaisanterie. Le premier violon, vous l’avez sans doute remarqué, attire immanquablement notre oreille. Il joue les mélodies et a donc la partie principale. Les autres jouent l’harmonie, c’est à dire les trois notes qui, jouées ensemble font un accord parfait. Bon, petit à petit, entre l’invention du quatuor fin 18è siècle et aujourd’hui, les accompagnateurs vont commencer à réclamer la démocratie et le droit à la parole pour tous. Le but est d’atteindre l’osmose parfaite, un instrument monstrueux à 16 cordes, 4 archets, 20 doigts et un seul cerveau énorme qui pense pour tout le monde et emmène ce gros corps difforme vers le paradis de la musique.
Mais revenons à notre présentation d’instrument.
Voici l’alto, grand violon grave, chaud, sérieux comme un chat endormi sur le radiateur alors que le mistral souffle dehors et qui ronronne en regardant le bout de sa queue qui s’énerve...
Et le plus grave, le plus grand, c’est le violoncelle, sur les notes duquel on construit l’harmonie depuis la révolution baroque et l’invention de la basse (invention qui s’est perpétuée jusqu’à notre musique populaire du XXè siècle, le rôle du violoncelle étant tenu maintenant par la basse électrique) ;
Malgré le froid, les petits ont écouté la leçon de musique des grands, les grands se sont attendris devant les petits, et tout ceci en famille, les enfants jouant avec leurs parents, les frères avec les soeurs. De la musique, du style, beaucoup d’implication des adultes, du son agrandi magistralement par l’acoustique de l’église, ce fut une bien belle soirée de fin d’automne.