1ère journée tango

Qui va vouloir raconter pour nos lecteurs l’histoire de l’Argentine ? Qu’ont retenu les jeunes de moins de dix ans des histoires mêlées d’immigration, de nostalgie, de recrutement des pauvres Européens, de danseurs homme dans les rues, des milonga des campagnes, des salons parisiens chics, des allers-retours entre Europe, Afrique et Amériques ??? Vérification la semaine prochaine !!!

Anne le Corre, altiste et violoniste a fait des études classiques avant de partir quelques années en Argentine, histoire de s’imprégner du style. Elle est revenue de là-bas avec :
 des connaissances nouvelles sur le répertoire (elle pratique la musique traditionnelle des différentes régions de cet immense pays où la triste et plate Pampa côtoie la cordillère des Andes, et vous avez eu l’occasion d’en entendre avec la chorale enfant chantant el café et la cueca)
 une pédagogie originale (là-bas, on apprend le bandonéon dans des orchestres de tango)
 des amis musiciens qui parlent avec l’accent de là-bas et sont diablement àl’aise sur des polyrythmies difficiles àconcevoir
 une solide culture historique
 des bases de danseuse
 une passion de la transmission qui l’a amené àmonter un festival dans les Boutières où la musique s’invite chez les gens et où les habitants servent de médiateurs.

Voilàle programme d’initiation qu’elle nous a concocté pour cette rencontre du samedi 24 janvier :
10h-12h30, conférence historique, avec des écoutes pour se familiariser avec le répertoire et commencer àaborder le style, puis travaux pratiques, àl’instrument, àla voix, pour avoir une idée de ce qu’est une arrastre, une habanera, une partie rythmique, un rubato de chanteur.

Ce fut un vrai bain de musique, dans les crachouillis des vieux enregistrements qui permettent de comprendre même aux plus jeunes le temps qui a passé depuis la naissance du genre jusqu’àaujourd’hui, entraînant modes obsessionnelles (jusqu’au petits déjeuner tango !) et reculs. L’importance de la danse nous a été clairement démontrée, avec les conséquences sur l’instrumentation, ou la manière de jouer.

L’après-midi a été réservé au travail des professeurs, pour qu’ils puissent faire le relais àpartir de ce qui a été perçu, compris, voire (soyons optimistes !) senti par les élèves lors de cette initiation.

Ils sont venus nombreux, musiciens et parents, grands parents (il y avait même un chien !), pour encourager les apprentis Portègnes. Réussir àjouer dans un style est un des sens de l’apprentissage en école de musique. Parce qu’une fois qu’on a joué toutes les notes, on n’a toujours rien fait musicalement !! La transmission d’un style est une histoire culturelle, nous espérons que par l’intermédiaire d’un style àla fois connu et lointain, les élèves comprendrons le pas àfranchir pour entrer plus familièrement et plus passionnément dans la musique...

Quant àAnne Le Corre, elle a tellement apprécié l’accueil reçu àBourg qu’elle envisage de faire migrer son stage d’été de Tarascon jusqu’ànotre Ecole de Musique !!! Affaire àsuivre.

Les prochaines dates ont été fixées, et la prochaine fois, Anne sera accompagnée d’Alfonso, son guitariste chanteur argentin. Rendez-vous donc pour les groupes constitués ou en voie de fabrication lundi 23 mars. Nous vous communiquerons les horaires de chaque groupe dès que possible.